La globalisation est à bien des égards une maritimisation. L’absence d’accès à l’océan représente dès lors un obstacle, un frein à l’intégration d’un État dans les flux économiques mondiaux.
L’enclavement concerne 42 États sur 194, soit environ 1/5 des pays de la planète. À l’échelle de l’Europe, on en compte quatorze, dont cinq membres de l’Union européenne1 Les Amériques n’en comptent que deux – la Bolivie et le Paraguay – et l’Asie, quatorze également2. Sur le continent africain, seize États sont concernés, de taille et d’importance très variables, donc aux situations peu comparables3.
De ce panorama, il ressort de manière assez intuitive que les pays ne disposant pas d’un accès direct à la mer n’émergent pas au premier rang des moteurs de la mondialisation. À quelques exceptions près, les pays enclavés sont pauvres. Sur les 15 pays à l’indice de développement humain (IDH) le plus faible, huit sont des pays enclavés, avec un produit intérieur brut inférieur de 40 % à celui de leurs voisins non enclavés. Privées d’accès aux routes maritimes, leurs marchandises sont contraintes de transiter par d’autres États, ce qui ne se fait pas sans contrepartie. Ce confinement logistique se traduit le plus souvent par des réseaux de transports insuffisants, un enchérissement des frais portuaires ou des taxes. La compétitivité des États enclavés en est affectée et ils sont tributaires de la stabilité et du bon vouloir de leurs voisins.
Il existe cependant des solutions, différentes stratégies de désenclavement pouvant être adoptées pour exporter ses matières premières, s’insérer dans le commerce mondial ou bâtir une véritable ambition navale.